Grottes de Régulus

Contexte historique

Au début de 1814, la 6ème coalition, composée de la Grande Bretagne, de la Russie, de la Prusse, envahit le sud de la France. La france est menacée dans ses frontières. Au mois d’avril 1814, Napoléon abdique.

Le Regulus, dirigé par le capitaine de vaisseau Regnault, mouille au Verdon. Il est escorté par trois bricks, le Java, le Malais, et le Sans-Souci.

Récit des jours précèdant le sabordage

« Depuis le 21 mars, le contre-amiral Penrose est maître de l’estuaire; il a pu y entrer, grâce, dit-on, à la complicité de pilotes – ce qui n’est pas certain – avec l’Egmont, de 82 canons, trois frégates, trois bricks, une bombarde et un cutter. Il a pris d’abord mouillage à l’intérieur du banc des marguerites; de là, il a cannoné et bombardé le Regulus et les trois bricks, à l’abri derrière le banc de Talmond, qui couvre le mouillage de Meschers. Il est remonté à Pauillac, laissant deux galiotes à bombes qui commencent le feu à huit heures du soir. »

« Du 21 mars au 6 avril (1814), sans relâche, les quatre navires sont le point de mire des bombardiers anglais, tandis que nos canons, tirant de plein fouet, ne peuvent que rarement atteindre l’ennemi. Il est vrai que les dégâts ne furent pas ce qu’espéraient les Anglais. Une seule bombe, le première de toutes, atteignit le but en plein, tombant sur le pont du Régulus, le couvrant d’éclats. Les autres furent presqu’inoffensives, et les marins de la Garde, qui en avaient vu bien d’autres, avaient pris l’habitude de vivre à l’abri du pont de cordes que l’on avait tendu au-dessus du pont des Gaillards.

Le sabordage du Régulus

Il n’en restait pas mojns que la situation du Régulus était sans issue, les Anglais tenat la mer et le fleuve. Le 6 avril, le lendemain de l’abdication de l’empereur le capitaine Regnault exécute ses instructions: avant tout, ne pas tomber entre les mains de l’ennemi. Il donne l’ordre de mettre le feu aux trois bricks.

Lui-même, à six heures du soir, il fait jeter ses poudres à la mer. A onze heures précises, se montre à la main, dit-on, il quitte le dernier son vaisseau après s’être assuré que le dernier de ses hommes était parti, que le feu qu’il avait fait mettre à l’avant et à l’arrière avait bien pris, et mettant le feu à l’amas de matières incendiaires qu’il avait fait disposer au pied du grand mât.

Ce récit serait un témoignage datant de 1832,  de Primevère Lesson,  chirurgien, naturaliste, zoologiste et ornithologue français, né le 21 mars 1794  à Rochefort et mort le 28 avril 1849. Le texte paru en 1934.

L’incendie – en face des grottes de Regulus

Le récit continue: « Le vaisseau brûla toute la nuit : ses mâts étaient d’immenses torches; les flammes sortaient par les sabords; la chaleur du brasier arrivait jusqu’à terre. C’était une vision infernale. Tout à coup, les canons, qui étaient restés chargés, vomirent leur mitraille avec une formidable détonation. Un boulet enleva la toiture d’une maison du bourg de Meschers dans laquelle s’étaient réfugiés Lesson et une vingtaine de marins. Le 7 avril au matin, quatre carcasses noircies, méconnaissables, ayant brûlé leurs câbles, étaient emportés par le courant et s’échouaients sur les bancs de sable. »